7. Petit conte philosophique : La nuit, un rêve pour origine

En ce milieu de l’été où les nuits sont magiques et douces, je vous propose cette fois une petite histoire à méditer…

nuit magique ...
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La nuit : un rêve pour origine

auteur :  Tilancia (Short-Editions)

La Lune avait autrefois un rêve. Elle souhaitait, plus que tout, faire chavirer le cœur d’un homme dont elle seule se savait éperdument amoureuse. Mais la Lune, malheureuse d’être si loin de son amour qui résidait sur Terre, ne savait comment faire pour attirer son attention. Elle convoqua l’Astre, grand maître de la magie stellaire. Il lui dit en ces mots :
— Lune, je peux t’envoyer sur Terre, mais tu dois savoir que toute magie à un prix.
Cette dernière était déterminée à affronter tous les obstacles qui se dresseraient sur sa route.
— Je ferais n’importe quoi, déclara-t-elle.
— Si tu poses le pied sur ce monde, tu ne pourras plus revenir ici. Ma magie est limitée et je ne pourrais te faire faire le voyage que dans un sens seulement. Es-tu prête à ça ?
La Lune prit le temps de réfléchir. Finalement, l’amour l’emportant sur la raison, elle accepta. L’Astre la fit descendre sur Terre et changea son apparence : sa beauté n’avait d’égale que son ancien éclat lunaire, ses cheveux blancs tombaient en cascade sur ses petites épaules et lui descendaient jusqu’à mi-dos. Elle était petite et mince, on l’aurait confondue avec une enfant sans ses courbes généreuses. Le magicien l’avait même habillée d’une robe d’un bleu nuit extraordinaire…

***
La Lune était heureuse, elle songeait à sa future vie. De ce pas, elle s’empressa de rejoindre son bien-aimé qui n’était autre que le prince des Dunes. Le hasard faisant bien les choses, elle l’aperçut ce même soir, assis sur une dune de sable. La nuit était noire comme le désespoir mais elle le reconnut. Tout en s’approchant, elle entendit comme des reniflements. Etait-il en train de pleurer ?
— Pourquoi pleurez-vous monseigneur ? s’enquit la Lune, affligée de le voir dans un tel état.
— Ma Dame, elle a disparu. Jamais plus elle n’éclairera mes nuits.
— Enfin, de quoi parlez-vous ?
— La lune, chaque soir je la contemple et je lui parle. Ce soir, elle n’est plus et mon cœur est perdu.
Quelle chance pour la Lune, c’était le moment de dire à ce prince qu’elle n’était pas très loin, mais juste là, à côté de lui. Elle allait pouvoir lui réchauffer le cœur.
— Oh monseigneur, c’est moi… Oui, c’est moi la Lune.
Entre deux larmes, le prince la regarda attentivement. Elle était une belle jeune femme, mais sa beauté n’était rien comparé à celle de la lune qui avait volé son cœur.
— Pardonnez moi, jeune dame, mais nul ne saurait remplacer ma belle.
— Mais puisque je vous dis que je suis celle que vous pleurez !
— Assez ! N’avez-vous pas honte de faire souffrir un homme déjà brisé ? Je ne trouve rien en vous qui ressemble à celle que j’aime. Je souhaite que vous ne réapparaissiez plus jamais devant moi.
Le prince, meurtri, repartit en direction de son palais sans un regard en arrière pour la Lune.

***

Elle comprit que sa métamorphose la rendait méconnaissable aux yeux de son amour et que sa disparition de la voûte étoilée l’avait anéanti. Aujourd’hui si près de lui, elle ne s’en était pourtant jamais sentie aussi loin. Son cœur lui faisait mal et elle pensait à quel point sa décision avait été égoïste. Cependant, vouloir toucher l’être aimé est-il si égoïste ?

C’est avec cette question en tête que la Lune resta assise sur la plus haute dune du royaume.
On raconte que cette nuit là, elle pleura si fort que la neige tomba sans fin. Le désert de sable était à présent un désert de glace. La Lune était désormais perchée sur une dune d’une hauteur impressionnante. Elle pouvait presque toucher le ciel, ce monde qui lui manquait tant.

Son monde.

***
Ses sœurs étoiles, attristées par son sort, se mirent d’accord.

Puisque l’Astre ne pouvait la ramener, elles décidèrent de toutes se casser une branche. Ces milliers de bouts d’étoiles furent assemblés par le Soleil, qui appréciait également la Lune. Il les fit fondre légèrement et en forma une corde longue de plusieurs centaines de mètres, d’une solidité à toute épreuve.

La Lune, dans un moment de solitude extrême, vit tomber sur sa dune une corde d’une brillance intense. Elle la crut de cristal mais sans y réfléchir plus longtemps, la saisit à deux mains et y grimpa. Le parcours était long et ses petites mains étaient en sang. La corde était tranchante à souhait mais peu importe, elle se promit d’y arriver, même si pour cela elle devait perdre la vie.

Lorsqu’elle arriva au Niveau Intermédiaire, un espace ne faisant partie ni de la Terre, ni du ciel, elle retrouva sa forme originelle, à l’exception près que ses mains abîmées avaient laissé place à des cratères sur sa surface lisse.
Le Vent s’invita à l’événement et souffla fort, très fort pour détruire la corde et par conséquent, le passage entre les deux mondes.

***
 
On raconte que la Lune ne brilla jamais tant depuis. Les Étoiles étaient devenues plus que des sœurs pour elle et leur scintillement devint irrégulier, ce qui donnait encore plus de charme au ciel.

Le prince retrouva sa belle et l’aima encore plus. Il lui parlait toutes les nuits et craignait qu’elle reparte un jour. La Lune l’aimait de là-haut et ne changerait ça pour rien au monde.
La corde se dissipa en un nuage de poussière et on aime à croire qu’aujourd’hui, au fin fond des dunes de sables, se trouvent les grains de poussière d’étoiles. Bonheur et amour légendaire attendent ceux qui sauront les trouver.

***
Le bonheur est là où chacun est à sa place, dans sa propre lumière …

La perfection est dans chaque lieu, là où on se trouve, dans chaque instant de vie, dans chaque présence …

Regardons avec les yeux du cœur …

Merci La Vie …

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